La fête des étoiles du Souvenir [PV Roscoe]

Dimanche, venez assister à la fête des étoiles du Souvenir.

La fête des étoiles du Souvenir, un évènement instauré quelques années plus tôt par le maire de la ville. Et où se déroulait cette fête, aux 2 Lacs. Depuis la mort de Rebecca Collins, le petit Lac avait été comme un terrain miné pour tous les habitants de la ville. Personne ne voulait venir s’y baigner... Mais Il y a de cela 6 ans, le maire instaura une sorte de fête, commémoration... Pour se souvenirs de tout les morts de New Carby, mais tout en rendant ça un peu plus joyeux. Cette fête avait fait de nombreux adeptes les deux premières années, mais en cette deuxième semaine de juillet, les gens avait un peu déserté les lieux. Le maire avait des idées vraiment spéciales. Mais bon, tout le monde lui pardonnait ses écarts, car depuis son arrivée, la ville avait retrouvé une certaine dynamique.
Maureen n’avait jamais vraiment aimé cette “fête”, pour elle, se rappeler des morts n’avait rien de joyeux. Et selon elle, le fait de ce souvenir des morts n’avait pas à être partager avec des étrangers. Mais elle était obligée de faire partie de la fête, pourquoi ? A cause de cet abruti de Roscoe. Après l’incident du commissariat, il avait porté plainte pour coups et blessures. Résultats des courses, Maureen avait écopé d’une amande et de 20 heures de travaux d’intérêt général en ville. Et comble de malchance, cette histoire tombait durant la fête du Souvenir. De quoi bien la mettre hors d’elle. Elle avait l’impression d’être une jeune qu’elle recueillait au Ranch. Les gens la regardait, sans rien dire, mais d’autre avait du mépris dans leur yeux, et elle ne le supportait pas. Elle était encore plus en colère, car à cause de son manque de retenue, elle avait l’adjoint au Maire sur le dos. Selon lui, si un autre incident majeur venait à arriver, il fermerait définitivement le centre. Maureen en était malade, tout ses efforts pour rien. Elle aurait voulu pouvoir ce battre, mais elle n’en avait plus la force. Depuis deux ans, elle essayait de faire comprendre aux gens que ce qu’elle faisait avait un impact sur le monde, un petit certes, mais elle faisait quelque chose pour améliorer les choses.
Les Deux Lacs, endroit magnifique, si l’on oubliait le drame qui c’était produit, la petite Rebecca... Et ce courant quasiment inexplicable et si dangereux qui rodait dans le Grand Lac. Malgré la beauté de cet endroit, par moment, quand Maureen regardait autour d’elle, elle en avait des frissons. Cet endroit était chargé d’histoires... Et le Maire trouvait cet endroit idéal pour faire la fête. Elle passa la semaine à organiser les choses, à vendre des billets, à organiser le repas. Elle eut même en charge de préparer les petites fleurs, qu’il fallait accrocher à ses vêtements pour signaler par une fleur, une personne disparue dans sa famille. Elle trouvait ça vraiment débile, mais le ce que le maire voulait.... Durant ces quelques heures passés à organiser tout ça, une chose lui avait plu, le fait de pouvoir parler avec des gens, qui eux organisait la fête bénévolement. Elle c’était rendu compte que tout le monde ne la détestait pas, comme elle pouvait le penser. Certains n’était pas d’accord avec son Ranch, mais appréciait la jeune femme, ce qui la toucha, mais elle n’avait pas retrouvé le moral pour autant.

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Elle ne voulait pas assister à cet évènement, mais Lan avait insisté pour qu’ils y aillent ensemble. Eux deux ainsi qu’Angel et Mina. Danny resterais au Ranch pour surveiller les jeunes, qui avaient interdiction de venir. Si une seul d’entre eux venait foutre la pagaille, elle serait bonne pour tous les renvoyé chez eux. Dans la salle de bain, Maureen s’affaira pour ne pas paraitre trop laide. Elle avait choisi, ou plutôt avait été forcé par Mina, de mettre une robe blanche, lui arrivant au dessus du genou, avec des bretelles à attacher autour de son cou, laissant son dos nu, jusqu’à sa taille. Le décolleté n’était pas plongeant, cela ravie la jeune femme qui n’avait pas envie de s’exhiber pour une telle fête. Elle laissa ses cheveux détachés, avec l’humidité du matin, ils avaient légèrement ondulés, mais ne fis rien pour les arranger. Et enfin elle maquilla ses yeux d’une simple ombre prune qui rendait son regard encore plus intense. Elle sortie de sa chambre avec une mine dépité, elle se trouvait vraiment hideuse comme ça. Mais quand elle vit les hommes du Ranch, ainsi que les jeunes la regarder avec intérêt, elle rougit et trouva qu’après tout, elle ne devait pas être si mal. Elle accrocha, juste avant de s’en aller, 3 petites fleurs blanches symbole des trois personnes qui lui manquait le plus au monde.

Lan, Mina, Angel et Maureen arrivèrent au petit Lac un peu en avance, où du moins le croyait-il. Une vingtaine de personne, pas plus était là. Maureen alla saluer une dame avec qui elle avait sympathisée durant ces heures passées à préparer la fête, et elle comprit que tout ne se passait pas comme prévu. La fête perdait de sa valeur d’année en année, au grand damne de Maria, à qui la fête du Souvenir lui tenait particulièrement à cœur.
Les 4 “collègues” allèrent s’installer à l’ombre d’un arbre, près de l’eau. Cet endroit fit sourire Maureen, ce qui intrigua Mina. La jeune femme lui raconta :

- J’ai passé des heures ici avec mon meilleur ami. On restait là, simplement à regarder les nuages se refléter dans le lac, ou bien à faire nos devoirs. Ou encore à plonger de la branche, juste-là.

Elle indiqua une énorme branche sur laquelle un petit plateau de bois avait été fixé. Angel et Mina regardèrent Maureen avec interrogation, voir stupeur.

- Hey, me regardez pas comme ça, j’ai été une gamine aussi, j’ai fais des trucs pas très responsable.
Elle sourit en observant l’arbre. Elle avait passé de si bons moments ici.






Comme chaque année, Roscoe traînait les pieds pour se rendre à la fête des étoiles du Souvenir. Il n’appréciait pas beaucoup cette cérémonie car se souvenir de son père était toujours très douloureux pour lui, mais Bevin tenait énormément à s’y rendre. C’était uniquement pour faire plaisir à sa belle-mère avec qui il était très uni qu’il y participait. Le jeune homme prendrait sur lui pour paraître joyeux et aimable. Il se disait qu’après tout, une soirée à danser près du lac et à boire autre chose que de la bière ne lui ferait pas de mal. Après cette semaine merdique qu’il avait passé à cause de Maureen, se détendre et penser à autre chose qu’à sa rancoeur serait un bol d’oxygène.

Ce fut donc encouragé par une Bevin surexcitée à l’idée de danser sur du Country qu’il s’était préparé. Roscoe avait revêtu une tenue de soirée plutôt estivale. Tout le monde allait se parer de ses plus beaux atouts, il se devait donc de faire un effort et oublier ses jeans pour un soir. Roscoe s’habilla alors d’une chemise blanche à rayures roses, d’un pantalon en tergal gris et de la veste de costume, de chaussures de ville, d’une ceinture beige et d’une cravate blanche qu’il dénoua un peu ainsi que les premiers bouton de la chemise. Il donnait dans le genre classe mais débraillé et décontracté. C’était tout ce qu’on pouvait attendre de lui pour ce genre de soirée. Il refusa même de se raser, laissant sa barbe piquante d’une semaine et ses cheveux coiffés aux doigts avec un peu de gèle.

Vers 19 heures, Roscoe gara son pick-up près des autres voitures au bord des deux lacs. Bevin sortit du véhicule avec un sourire rayonnant et Laura Budson – la petite amie du moment de Roscoe – réajusta sa longue robe très échancrée. Comme à son habitude, elle mettait son imposante poitrine et la courbe de ses reins en valeur avec une certaine indécence et une impudeur affolante. Fier comme un coq, Roscoe se pavana au bras de cette bombe qui était l’un des fantasmes vivant des hommes de New Carby.

La petite piste de danse en bois polis était éclairée de guirlandes de lanternes et il y avait dessus une petite cinquantaine de personnes. Un orchestre jouait de la musique en continu sur une petite estrades et faisant danser tout ce beau monde dans la joie et la bonne humeur. Contrairement aux autres années, il y avait moins de monde, mais il y arrivait toujours quelques personnes au compte gouttes. Autour de la piste se trouvait de nombreuses petites tables recouvertes de nappes à carreaux bleu ciel. Des gens discutaient entre yeux en dégustant du maïs grillés avec des haricots et des pommes sautés.

Tout en cherchant une place, Bevin salua plusieurs de ses amis et elle mit un point d’honneur à ignorer Chelsey, sa pire ennemie dans cette ville. Une heure passa et Roscoe s’était déjà envoyé un pichet de vin blanc histoire d’être un peu plus joyeux. Il avait retiré sa veste et remonté les manches de sa chemise. Langoureusement, il dansait sur la piste avec Laura qui ne cessait de lui murmurer à l’oreille tout ce qu’elle comptait lui faire ce soir une fois de retour à la maison.

Le regard posé un peu dans le vague, Roscoe était émoustillé par les dires de la jeune femme. Elle était très excitante Laura. Elle savait toujours par quel bout le prendre… Alors qu’ils dansaient, le serveur vit plus loin Maureen assit à une table avec ce guignol d’Angel. Il fronça les sourcils mais où il aurait du ressentir un flot de rancœur envers elle, il ne sentit en lui qu’un grand désir de continuer à la regarder. Elle était incroyablement belle et gracieuse dans cette robe. On aurait dit un ange. Ses cheveux soufflés par un léger vent, sa robe… ses épaules… c’était envoûtant.

Etait-ce le vin qui le poussait à délirer de la sorte ou les mots chauds que lui susurrait Laura, mais lorsqu’il vit Maureen se lever et se diriger vers la petite buvette et les barbecues sur la gauche près du lac, il ne pu s’empêcher d’aller la voir. Roscoe repoussa un peu trop rudement Laura et il lui dit :

- Je vais nous chercher à boire. Je reviens.

Et rapidement, il se faufila à travers la foule pour rejoindre le bar. Il s’appuya près de Maureen et ses yeux ne perdirent pas une seule miette de ce doux spectacle qu’elle offrait là. Il dit alors :

- Sympa la soirée, hein ? T’es venue en couple avec ton guignol ?

Roscoe s’étonna lui-même. Qu’est-ce qu’il foutait là ? N’était-il pas sensé la détester ? Pourtant, vêtue de la sorte, elle lui inspirait tout sauf de la rancœur… putain d’alcool et surtout, putain d’hormones masculines.

Tout au long de l’après-midi, Maureen et ses amis parlèrent avec plusieurs personnes de New Carby. La jeune femme était surprise de voir certains de ses détracteurs venir la saluer et échanger avec elle, quelques mots. Avaient-ils changé d’avis sur sa cause, ou bien était-ce une trêve de la fête du Souvenir. A mesure que la journée s’écoulait, les gents arrivaient. Elle fut présentée à d’anciennes collègues de sa mère, ainsi qu’a un ancien ami de son père, et quelques copains de son frère. Ils partagèrent de bons souvenirs et cela rendit Maureen nostalgique mais heureuse.

Elle était d’autant plus heureuse, qu’Angel, si peu loquasse d’ordinaire, échangeaient plus avec Mina et Lan et encore plus avec elle. Leur relation avait évolué vers quelque chose de plus.... de moins... Maureen ne savait pas comment qualifier leur relation mais tout avait changé quand Angel l’avait découverte sur le sol de la cuisine. La visite de Roscoe avait au moins servi à quelque chose : faire sauter les barrières qui empêchaient Angel et Maureen de se côtoyer.

Aux alentours de 17 heures, tous s’afférèrent à installer les tables, le coin buvette/barbecues, l’estrade qui accueillerait l’orchestre et bien entendu la piste de danse. Le soleil était encore bien haut dans le ciel, mais Maureen avait hâte que la nuit tombe pour voir toutes ses guirlandes s’illuminer, en même temps que le ciel étoilé. Quand tout fut installé, Lan, Mina, Angel et Maureen s’installèrent à une table et pour eux, la fête était plus que réussit.

Sur les coups de 19h, l’orchestre démarra la musique. Lan invita Maureen à danser et tout les deux s’amusèrent et profitèrent de ces quelques heures de répit loin du Ranch et des ennuis. Un peu plus tard, Maria ainsi que d’autres bénévoles, vinrent à la table de Maureen et lui demandèrent de faire un discours... Elle n’en revenait pas ! Samantha n’était pas là pour parler devant l’assemblée, et il lui avait demandèrent à elle, alors que plusieurs personnes, un peu plus aimer par la population de New Carby aurait bien pu le faire. Elle était très émue, accepta avec joie er alla les embrasser pour les remercier.
Une fois revenue à sa table, elle s’assit et fut prise d’une légère panique :

- Mais j’ai rien préparé, moi. Comment je vais faire, qu’est-ce que je vais dire ?

- Ca va aller. Parle avec ton cœur et tout ira bien.

Angel venait de lui dire cela tout en posant une main rassurante dans le dos nue de la jeune femme. Elle se sentie aussitôt détendue. Puis son esprit s’égara, comme souvent depuis quelques semaines, et elle eut soudain, une irrésistible envie de l’embrasser. Elle préféra donc se lever pour aller se chercher à boire et tenter de remettre ses idées en place. C’est là qu’elle le vit : Roscoe, accompagné de Laura, la bomba à la poitrine sur-gonflée. Elle avait repris ses esprits immédiatement en le voyant. Elle l’observa quelques instants, le temps de le voir amener sa cavalière, des plus vulgaires, sur la piste de danse.
Tout en faisant la queue pour être servie en boisson, Maureen se remémora involontairement les deux semaines passées à s’affronter avec Roscoe. Il ne connaissait pas de trêve lui, et elle se demandait s’il allait venir lui chercher des crosses, ce soir. Elle fut tirée de ses réflexions par quelqu’un, un homme sans hésiter vu l’odeur de son aftershave, qui essayait, lui semblait-elle, de gagner une place, en se frottant à elle. Elle se retourna pour lui dire de ne pas pousser et de faire la queue comme tout le monde, quand elle reconnue immédiatement l’énergumène, et son cœur s’emballa.

Citation :

- Sympa la soirée, hein ? T’es venue en couple avec ton guignol ?

Elle répondit du tac-o-tac :

- Ouais, c’était une super soirée jusqu’à ce que tu débarques avec ta poupée gonflable.

Surprise d’avoir fait preuve d’autant de répartie, elle sourit. Puis commença à rigoler, en repensant à ce qu’elle avait sorti à Roscoe, sans pour autant le regarder. Elle se calma, quand en jetant un regard vers le serveur, elle remarqua la fleur attachée à sa chemise. La plupart des gens, ici, ne portait qu’une seule fleur à leur poitrine, elle, elle en avait trois et soudain elle prit conscience de l’importance de cette soirée. Elle remarqua également les traces sur le cou du jeune homme. Elles c’étaient nettement estompées depuis la dernière fois, mais elles étaient toujours là.

- c’est toujours un plaisir de discuter avec toi, Roscoe, mais le devoir m’appelle.

Elle le laissa planté près du bar, alors qu’elle retournait à sa table, un verre de jus de fruit à la main. Sans prendre la peine de s’asseoir, elle bu son verre puis se dirigea vers l’estrade. Elle était fière et déterminée. L’orchestre s’arrêta lentement, attirant l’attention sur la jeune femme, qui se tenait derrière le micro, sur scène. Après avoir vérifié que ses cheveux cachaient bien sa cicatrice, elle commença :

- Bonsoir tout le monde. Samantha étant souffrante, on m’a demandé de faire un petit speech, c’est de l’impro totale, donc soyez indulgent, sourit-elle. Je m’appelle Maureen Morgan et je tiens le Ranch, à quelques kilomètres au Sud. La plupart d’entre vous me connaisse comme étant la gérante du Ranch, mais j’espère qu’au moins certains d’entre vous, se rappelle de moi, comme étant une fille de New Carby. Je suis née ici, j’y ai grandis. Cet après-midi j’ai rencontré des amis, anciens collègues de mes parents, et des copains qui trainait avec mon frère quand ils étaient tous gosses. Ces personnes ont partagé avec moi des souvenirs de mes proches et je voudrais les en remercier infiniment. Voila pourquoi nous sommes réunis ce soir. La plupart des personnes présente ici, on perdu un être chère, et j’espère que, comme moi, vous avez pu partager, et vous souvenir des absents. C’est ça la fête des étoiles du Souvenir.
D’ici quelques heures, la nuit sera là, et les étoiles illumineront le ciel. Alors j’observerais ces lucioles, tout là-haut, en repensant à ce que me disait ma mère : “Chaque étoile qui apparait dans la nuit, est en faite un clin d’œil que fait une personne qui est monté au ciel. Elle fait un clin d’œil à ceux qui sont toujours ici, afin de leur montrer que malgré tout, elles veillent sur eux. ”
Merci de m’avoir écouté et bonne fin de soirée.

Quand Maureen quitta la scène et qu’elle retourna s’asseoir, elle fut accompagnée par des applaudissements. Les yeux pétillants, elle repris place à côté d’Angel et déposa un baiser sur sa joue :

- Merci pour ton conseil, lui dit-elle avec le sourire.

Une fois assise à sa table, en compagnie de ses amis, la musique redémarra, mais Maureen ne l’entendait pas spécialement. Elle avait encore en tête ce qu’elle venait de faire et l’accueil qu’en avait fait les gens présent ce soir. Elle était sur un petit nuage, et ne semblait plus vouloir en descendre. Mais Mina, lui força un peu la main, en lui adressant la parole :

- Regarde Roscoe avec Laura. Franchement il n’a aucun sens de la rtenu. S’il pouvait il la désaperait sur place. Qu’est ce que je ne le supporte pas ce type.

- C’est Roscoe, dit-elle en jetant un bref coup d’œil pour voir ce dont parlait Mina. Son cerveau, il l’a en dessous de la ceinture et sa cavalière, elle n’a aucune jugeote. Je ne supporterais pas de me donner en spectacle comme ça. Surtout avec ce type.

Quelques secondes plus tard, Lan, Angel et Mina étaient en train de discuter, mais Maureen avait lâchée le fils. Une chanson avait retentit, chanson qu’elle connaissait bien puisqu’elle avait été la chanson préférée de ses parents. Elle se retourna sur sa chaise, pour observer les couples se mouvoir sur la piste de danse, et inconsciemment, elle cherchait ses parents. Le rythme lent de cette chanson la berçait et elle sentit une vague de douceur l’envahir, elle était comme dans un cocon, sentant la présence de ses parents, tout autour... Quand l’orchestre entama une nouvelle chanson, elle revint au monde réel, et son regard croisa le couple formé par Roscoe et Laura. Bien que ce qu’elle voyait avait le don de la mettre mal à l’aise, elle ne pu s’empêcher d’envier la poupée gonflable. Roscoe, malgré son côté bourru et ses gestes patauds, était un très bon danseur. Elle aurait bien voulue être à la place de la bomba, savoir ce que ça faisait de danser avec un bon cavalier, ce que ça faisait de danser avec ce cavalier. A un moment donné, alors qu’elle regardait les deux jeunes gens danser, son regard capta celui de Roscoe et elle se pressa de regarder ailleurs. Elle avait été surprise par le regard si intense qu’il lui avait lancé.

Angel soudain, se plaça devant elle, lui tendit la main et l’invita à danser. Elle était heureuse qu’il l’invite enfin. Sachant ses origines latines, elle supposait qu’il avait un certain sens du rythme et ses suppositions se confirmèrent. Une fois sur la piste, il posa délicatement une main au creux de ses reins, à la limite du tissu de sa robe et pris l’autre main de Maureen dans la sienne et ils commencèrent à danser, à virevolter. Elle avait enviée Laura, mais là, elle n’aurait laissé sa place pour rien au monde. Angel imposait une certaine distance entre eux, mais elle était presque infime. Elle se sentait bien, elle s’amusait... Et un sourire illumina son visage alors qu’il la faisait tournoyer au milieu de la piste.

La nuit commençait à tomber sur New Carby et ses environs. Le soleil descendait lentement vers l’ouest, glissant le paysage dans la pénombre. Mais Maureen n’y avait pas fait attention, bien trop occupée à danser avec Angel. Ils s’amusaient sur la piste depuis plus d’une demi-heure. Après deux, trois danses rapides, les slows étaient de retour, ce qui soulagea Maureen. Elle n’en pouvait plus, de se dandiner sur un rythme effréné. Un peu plus rapprochés, par rapport aux derniers slows dansés, elle trouvait ça vraiment agréable. Mais le charme fut rompu quand un imbécile renversa son verre de vin sur Angel. Assez timide, assez discret, et calme de nature, Angel se secoua sans protester, examinant l’ampleur des dégâts.

Maureen, elle, enrageait en voyant que l’auteur de cette maladresse n’était autre que Roscoe.

Citation :

- Oh navré, votre liquette est tachée ! Quelle tache je fais ! Vous devriez aller détacher ça. Pendant ce temps, je vais tenir compagnie à Maureen, ok ? Une petite danse, princesse ?

Elle trouvait le ton de Roscoe beaucoup trop condescendant. Et le langage qu’il employait ne lui ressemblait pas du tout... Il l’avait fait exprès, c’était évident, pour se venger du coup de poing. Il avait surement du la viser mais dans le mouvement, c’est Angel qui avait tout pris. Elle ignora le maladroit et se concentra sur Angel. Lui préconisa de rentrer pour passer une autre chemise. Mais Angel n’avait aucunement envie de partir et de la laisser avec celui par qui tous les malheurs de Maureen arrivaient. Elle lui expliqua que ça allait, qu’il pouvait y aller, elle le regarda intensément, afin qu’il puisse lire dans ses yeux, qu’elle avait la situation bien en main. Puis Angel s’en alla, se frayant un passage parmi les danseurs, le dos de sa chemise envahi par une immense tache rougeâtre.
Alors qu’elle regardait avec regrets, Angel s’en aller, elle sentit Roscoe lui caresser le bras. Un frisson la parcouru, elle prit une profonde inspiration. Ce simple contact lui aurait fait plaisir, mais... il empestait l’alcool et le tabac. Les doigts de Roscoe, lui frôlant le bras, auraient pu l’émoustiller, mais c’était sans compter ses deux semaines. Elle aurait pu accepter cette danse, mais il l’avait laissé choir au beau milieu de la cuisine, sans oublier la plainte qu’il avait déposé contre elle.

Elle se retourna avec vigueur, repoussant sans ménagement la main de Roscoe :

- Va retrouver Laura et laisse-moi profiter de ma soirée en paix !

Elle tourna les talons, se dirigeant vers sa table, mais elle en avait tellement à dire. Elle s’efforçait de rester stoïque, de tout garder pour elle, mais elle ne pu contenir ses mots. Elle fit demi-tour et retourna devant Roscoe, le défiant du regard :

- Tu crois que tu peux venir taper la causette avec moi comme ça ? Tu crois que j’accepterais de danser avec toi ? T’es malade ! Retourne t’amuser dans ton coin et laisse-moi tranquille !

Elle avait essayé de se contenir, de ne pas exploser et lui balancer tout un tas de mauvaises choses à la figure. En retournant à sa table, elle avait un petit sourire de contentement, elle avait réussi à maitriser sa colère, sans faire de scandales. Elle n’avait pas besoin de ça, pas en ce moment, pas ce soir. Mais quand elle arriva à sa table, elle comprit que Lan, lui avait du mal à se maitriser. Il observait Roscoe avec un regard noir, ce qui alarma Maureen.

- Lan, il n’en vaut pas la peine. C’est ni l’endroit, ni le moment d’affronter ce type. Cette soirée est spéciale, je ne veux pas la gâcher. Et ce n’est pas lui qui me la gâchera.

Elle se retourna vers la piste de danse, et son attention fut captée par les guirlandes qui c’était illuminées tout autour de la piste. Le spectacle était magnifique, presque féérique. Elle avait hâte qu’Angel revienne pour pouvoir danser avec lui, encercler par ces lumières si douces. Quand elle se retourna, pour changer de sujet et discuter avec ses amis, elle se retrouva devant deux piles électriques. Mina, comme Lan, étaient énervé par ce qui venait de ce passé. Elle avait pourtant essayé de calmer les choses, mais ils étaient à cran. L’ambiance était un peu pesante, alors elle préféra s’isoler. Elle décida d’aller faire un petit tour du Lac, qui en cette soirée de commémoration, était entourée par des dizaines de petits lampions, ce qui rendait l’atmosphère de ce lac, d’habitude si morbide, un peu plus sereine. Elle s’éloigna d’une bonne centaine de mètre de la fête, la musique c’était estompée. Elle marcha vers un arbre, qui avait la particularité d’être couché. Mais l’autre particularité de cet arbre, c’était qu’il était gravé, sur son tronc, le prénom de deux amoureux : les parents de Maureen. L’arbre de leur premier baiser, l’arbre de la demande en mariage.... Pour Maureen, cet arbre était le symbole de l’amour de ses parents et elle venait ici se ressourcer. C’était un endroit apaisant.

Elle s’installa sur le tronc, et caressa du bout des doigts les deux prénoms entourés d’un cœur, qui était incrustée dans le bois. D’un seul coup, elle se sentit mieux. Elle oublia la fête, elle oublia Roscoe. Elle était en communion avec le souvenir de ses parents. Elle jeta ses bras en arrière, prenant appuis sur le tronc et leva les yeux au ciel, les étoiles commençaient à scintiller tout là-haut...

“Chaque étoile qui apparait dans la nuit, est en faite un clin d’œil que fait une personne qui est monté au ciel. Elle fait un clin d’œil à ceux qui sont toujours ici, afin de leur montrer que malgré tout, elles veillent sur eux. ”

Elle regardait le magnifique spectacle qu’offrait le ciel, ce soir-là. Elle en était presque émue. Elle avait passé des moments assez pénibles, ces derniers temps, et en penser, elle essayait de ce dire, que ça s’arrangerait, comme son père lui disait toujours, quand tout va mal, c’est que bientôt, tout ira mieux. Elle ne savait pas si son père aurait raison cette fois-ci. Tout allait vraiment mal et rien ne semblait vouloir s’arranger. Elle était bien, sur ce tronc, et ne voulait pour rien au monde retourner à la fête.
Roscoe, vint gâcher sa béatitude, quand elle l’entendit dire, dans son dos :

Citation :

- C’est quoi ton problème, Morgan ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité ce soir. Il y a une coupe de jours, c’est toi qui chialait presque parce qu’on n’est pas ami, et quand de bon cœur, je veux faire un pas vers toi histoire d’enterrer la hache de guerre, tu m’envois chier. Je ne comprends pas pourquoi toi tu m’en veux autant.

Elle grimaçait en l’entendant dire de telles âneries. Il ne voulait pas être son ami, il ne voulait pas enterrer la hache de guerre, il voulait juste lui pourri la vie. Et en plus de ça, il ne savait pas pourquoi elle lui en voulait, mais c’était le comble. Elle ne prit pas la peine de répondre, ni de se détourner, elle pensait que si elle restait de marbre, il allait enfin s’en aller, mais non, il insistait le bougre. Elle sentit le serveur s’approcher, elle ne pu s’empêcher de jeter un bref coup d’œil au jeune homme. Il la regardait, les mains dans les poches, mais son regard n’avait rien d’agressif. Elle se demanda un moment si il pouvait dire tout ça avec sincérité, mais elle se ravisa quand il osa dire :

Citation :

Franchement Maureen, ce ne serait pas plus simple pour tous les deux que tu me présenter tes excuses et qu’on passe à autre chose ?

- Non mais tu plaisantes ? Dis-moi que tu plaisantes !

Elle se leva hors d’elle, faisant les cents pas près de l’arbre de ses parents. Elle essayait de rassembler ses forces pour ne pas lui refoutre un petit coup de poing en plein visage. Mais non, pas dans cet endroit, il était bien trop précieux cette endroit pour qu’elle le souille avec une once de violence. Elle se calma un peu et continua :

- Tu veux que je m’excuse ? Pour quoi ? Le coup de poing ? Tu ne crois pas que tu le méritais un peu. Tu n’avais pas le droit de te moquer de la mort de mon frère comme ça ! Tu ne sais vraiment pas pourquoi je t’en veux ?

Elle marqua un temps d’arrêt, devant l’absurdité de la situation :

- Tu as porté plainte contre moi et mon Ranch est en suris. Tu as faillit me frapper pour avoir osé parler de ton père et toi tu ne te gène pas pour te foutre du mien, tu crois que c’est logique. Mais ce n’est pas ça le plus important ! Tu m’as laissée sur le sol de la cuisine ! J’aurais pu crever dans cette cuisine, tu n’aurais pas levé le petit doigt ! T’es parti, je ne sais même pas pourquoi ! Alors que moi je souffrais, t’as même pas pris la peine de savoir si j’allais bien. T’es vraiment qu’un égoïste Roscoe. Et moi qui voulais être ton ami parce qu’on avait tellement en commun, non, toi tu me laisses sur le sol de la cuisine. Es-ce que tu comprends pourquoi je t’en veux maintenant, où es-ce que tu veux un dessin ?

Elle se rassit sur son tronc, lui tournant le dos, effleurant l’inscription gravé dans le tronc, comme pour sentir la présence de ses parents, sentir leur force, leur soutien....

Elle essayait de respirer le plus calmement possible, ne pas s’énerver, ne pas riposter, ne rien dire... Elle espérant qu’il avait comprit. Quand il s’assit sur le tronc d’arbre, à côté d’elle, elle cru qu’il allait s’excuser, enfin. Mais elle déchanta rapidement quand il rétorqua :

Citation :

- Jusqu’à preuve du contraire, je ne t’ai jamais frappé. Tu méritais une correction par la loi. Je t’en aurais coller une, tu ne te serais pas privée pour me faire également des emmerdes. Ecoutes, tu veux vraiment qu’on parle de ton Ranch ? Moi je n’en ai pas envie. Tout comme je n’ai pas envie que l’on revienne sur le sujet de mon père, je risque de te reprocher bien des choses si non.

Elle chercha à savoir ce que Roscoe aurait bien pu lui reprocher... Elle avait retrouvé quelques bribes de mémoire, après la fameuse soirée au Pub et se souvenait d’avoir parlé de son père, elle se souvenait de ce qu’elle lui avait dit. Masi es-ce que ça justifiai le fait qu’il veuille la frapper, et le fait qu’il se moque ouvertement de la mort de son frère, elle ne le croyait pas. Son plaidoyer l’avait agacé, elle avait hâte qu’il termine ce qu’il avait à dire et qu’il s’en aille. Elle l’entendit soupirer, puis il continua dans un murmure, ce qui surpris Maureen, obligé de bien tendre l’oreille pour pouvoir entendre distinctement ce qu’il disait :

Citation :

- Pour ce qu’il s’est passé dans ta cuisine, tu m’avais demandé de partir. Alors je suis parti, Maureen. Tu m’avais accusé de tous tes malheureux, traité comme un moins que rien… frappé et reproché d’être responsable de ta chute au pub. Jusqu’à preuve du contraire, c’est toi qui est venue te saoulée au bar, toi qui est tombée, c’est à cause de toi que mon boss m’a foutu dehors pour te raccompagner. De toute façon, j’ai appelé ton petit copain. J’ai crié pour que l’on te vienne en aide, puisque moi, je devais dégager.

Elle écoutait ce que Roscoe était en train de lui raconter et elle ne comprenait pas. Elle n’avait jamais rien fait ce que qu’il avait dis. Pourquoi lui demander de partir alors que ce soir-là, au Ranch, elle passait un moment sympa avec un Roscoe tout doux. Oui elle l’avait frappé, mais au commissariat, pas dans le Ranch, pourquoi elle l’aurait fais.... Elle tourna la tête pour l’interroger du regard, mais il lui tournait le dos. Elle ne comprenait plus rien du tout. Avait-elle oublié beaucoup de choses de cette soirée à cause de sa blessure ? Quand il se retourna, en lui avouant qu’il avait pris de ses nouvelles, qu’il n’en avait pas rien à foutre d’elle, elle se détourna délibérément pour ne pas avoir à le regarder, mais contre toute attente elle fut touchée par cette révélation. Il avait aimé cet instant au Ranch, il avait aimé son chocolat. Mais elle avait soi-disant péter un câble, chose dont elle ne se souvenait pas....

Citation :

- Ce soir, je sais pas… c’est peut-être à cause de ta robe qui me fait penser à la Maureen d’entant dont j’adorais regarder la petite culotte, mais j’ai ressens le besoin d’une trêve. Une réelle trêve. Je pense qu’il n’y a pas meilleure fête pour cela… non ?

Elle agrippa le tronc avec ses mains, essayant de ne pas tomber à la renverse. Il voulait vraiment une trêve. Quelques heures plus tôt, lors du discours, elle avait parlé de l’importance de cette fête. Mais est-ce que tout ça pouvait s’appliquer à Roscoe. Elle ne savait plus quoi penser. Là, sur ce tronc, il avait vraiment l’air sincère, mais quelques heures plus tôt.... Quelques jours plus tôt.... Il avait tellement de facette qu’elle ne savait plus quoi faire. S’il voulait une trêve, il devrait entendre d’abord ce qu’elle avait à dire:

- Ce coup sur la tête n’était pas anodin, il m’a fait perdre la mémoire, je ne me souviens pas de toute la soirée, et je dois dire que ce dont tu me parles, je ne m’en rappelle absolument pas. La seule chose que je sais, c’est que j’avais affreusement mal et que toi...

Elle soupira puis repris :

- Pour ton information, Angel n’est pas mon petit copain... Mais bon, ce n’est pas le propos. Je me souviens avoir laissé échapper quelque chose sur ton père alors que tu m’avais carrément jeté contre le capot de ma voiture. Je me rappelle, t’avoir présenté mes excuses également, dans la voiture... Tu ne peux pas attendre d’excuses de ma part Roscoe, mais moi j’attendrais.... Tu veux une trêve, très bien, mais pour combien de temps ? Jusqu’à ce que je dise un mot de travers et que tu commences à tout fracasser autour de toi ?

Soudain, une fleur de son corsage se détacha, elle tomba à ses pieds et ça la coupa tout de suite. Etait-ce un signe, fallait-elle qu’elle arrête... Il lui avait demandé une trêve, de bon cœur visiblement, alors pourquoi pas... Elle voulait lui donner une second chance, une dernière chance, mais elle se jura de ne lui faire confiance et de le considéré comme son ami, qu’une fois qu’il ce serait vraiment excusé. Elle ramassa la fleur et elle se résigna à accepter la trêve, mais tout en gardant certaines réserves à son égard... Elle croyait en l’être humain, Maureen était une romantique, une idéaliste, une rêveuse.... Elle donna donc sa chance à Roscoe.
Après un moment de silence, elle regarda Roscoe, puis la fleur accrochée à sa chemise et commença :

- Je me souviens d’un été à New Carby, je devais avoir... 10 ans. J’étais revenue en pleur à la maison à cause de toi. Tu avais relevé ma jupe devant tout le monde. On avait été voir ton père et je me souviens... Il avait été si gentil avec moi. Il m’avait fait promettre de venir le voir dès que tu m’embêterais de nouveau, pour qu’il te file une bonne correction. Mais j’avais tellement honte que tu recommences, que je n’ai plus jamais voulu reporter de jupe.... A 8 ans, t’était déjà un vrai vicieux... Et il m’a fallu des années avant de pouvoir reporter des jupes, sans avoir peur que tu ne viennes regarder dessous !

Elle marqua la trêve, en lui souriant. C’était la fête des Etoiles du Souvenir et elle venait de partager quelque chose avec Roscoe. Mais ce moment de partage fut interrompu par Mina, qui les découvrit, assis tout les deux sur le tronc. Sans un regard pour Roscoe, elle lança :

- Maureen, tu viens, Maria voudrais te dire au revoir !

Maureen se leva, faisant signe à Roscoe de l’attendre, elle alla rejoindre Mina un peu plus loin. Mais Mina, avait le verbe un peu haut et Roscoe aurait tout loisirs d’entendre la conversation des deux jeunes femmes :

- Qu’est ce qui te prends de rester seule avec ce type ! T’es dingue.

- Du calme Mina... C’est... On se remémorait juste quelques souvenirs, c’est pas le concept de cette fête. Parfois il peut ressorti quelque chose de bien d’une situation délicate...

- Ouais, bah je ne pense pas que ce gars pourrait faire quelque chose de bien. Je l’ai surpris tout à l’heure en train de faire des galipettes sur le capot de sa voiture avec Laura ! Et Laura est revenue tout à l’heure en pleurs à la fête.... C’est un porc ce mec !

Maureen jeta un dernier regard, rempli de déception à Roscoe. Elle c’était encore fait avoir... Elle ne retournera pas le voir...
.
Après une bonne demi-heure à parler à Maria, la vieille dame s’en alla enfin. Maureen n’avait pas pu s’effacer de la tête l’image d’une Laura se faisant culbuter par Roscoe au beau milieu du parking. Angel était revenu, elle était bien avec lui, mais elle se sentait attirée par le lac, le tronc et Roscoe... Elle devait lui dire qu’ils n’avaient aucune chance d’être ami, qu’il avait eu raison au Ranch de dire qu’ils ne seraient jamais amis... Que.... Elle s’excusa auprès d’Angel et retourna au vieil arbre couché.

Elle était partie, sans penser qu’elle reviendrait, après tout ce qu’elle avait entendu... Mais elle était attirée par ce lieu magique, et le fait que celui qu’elle trouvait si détestable par moment, avait montré un visage des plus sensibles. Elle se demandait si Roscoe l’avait attendu. S’il n’était plus là, cela aurait été une preuve pour Maureen, preuve que Roscoe n’en valait pas la peine. Arrivée à quelques mètres du tronc, elle ne vit personne. Une déception l’envahi. Elle c’était faite avoir, on ne l’y reprendrait plus. Elle tourna les talons et commençait à reprendre le chemin de la fête quand...

Un gémissement, un cri, une plainte fut émise. Venant de derrière l’arbre couché, elle en était persuadée. Cela aurait pu être n’importe qui, n’importe quoi... Mais Maureen s’y précipita, sans penser à une éventuelle menace, sans vraiment évaluer le danger. Un pressentiment la poussait à y aller. Elle accourut et découvrit Roscoe, endormi. Soulagée, elle était sur le point de rire, d’avoir imaginé le pire. Elle se tenait devant l’un des lampions qui bordait le lac, ce qui faisait de l’ombre à Roscoe, dont elle ne voyait que la tête.
Elle trouva étrange, la façon dont Roscoe bougeait la tête. Elle contourna Roscoe, ce qui eut pour effet d’amener la lumière jusqu’à lui et là, elle sentit son cœur marquer un arrêt. Elle mit la main devant sa bouche pour ne pas crier. Roscoe était secoué par de violents spasmes, il saignait du nez mais encore plus au niveau de sa poitrine. Elle s’agenouilla, plaçant ses mains de chaque côté du visage du jeune homme, qui avait une nouvelle fois hurlé de douleur :

- Roscoe, ouvre les yeux, je t’en pris !

Elle le vit lever péniblement les paupières amis il semblait ailleurs. Elle regarda sa poitrine dont la chemise, imbibée de sang, lui connait au corps. Sans réfléchir, elle l’ouvrit d’un coup sec, faisait sauter les boutons, et fut horrifiée par la plaie qu’il avait du côté gauche. Elle était paniquée, ne savait pas quoi faire. Point de compression, point de compression, raisonnait dans sa tête. Elle avait suivi des cours de premiers secours, obligatoire quand on prend en charge un établissement comme le sien. Elle examina un peu la situation, cherchant à remettre ses idées en place, puis elle déchira la chemise de Roscoe, à un endroit où le tissu n’était pas sanguinolent, la plia et compressa la plaie avec, faisant une nouvelle fois crier Roscoe.

- A l’aide, venez vite. Il s’est fait attaquer, à l’aide !!!

Maureen hurlait, tout en gardant les mains fermement plaquées sur la plaie du serveur. Elle hurlait depuis cinq bonnes minutes mais l’orchestre jouait, elle l’entendait bien, ce qui voulait dire que ses cris devaient être masqué par la musique. Personne ne pouvait l’entendre, elle regardait Roscoe, le sang partout et elle commença à pleurer, voyant qu’il ne régissait pas. Elle devait faire quelque chose.... Elle remit ses mains autour du visage du jeune homme, essayant une nouvelle fois de capter son attention :

- Roscoe, c’est Maureen. Ne t’en fais pas, ça va aller. Je vais aller chercher de l’aide. Je reviens c’est promis.

Elle se leva et couru aussi vite que possible jusqu’à la fête, trébuchant à plusieurs reprise. Quand elle débarqua à la soirée : la robe et les mains couvertes de sang, les cheveux en bataille et le visage inondé de larme, un cri de stupeur l’accueillit. Maureen hurla que Roscoe avait été attaqué, qu’il était blessé, qu’on devait prévenir les secours. Puis elle retourna aussi vite que possible près de Roscoe.





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